Le cycle des Flics Navajo de Tony Hillerman

J'avais grande envie ce soir de faire un petit focus sur une série qui me tient a coeur et qui a accompagné nombres de mes soirées en terre de Polar au cours des dernières années. Il s'agit de la série des Flics Navajos de Tony Hillerman.

On dit souvent de cet auteur qu'il a inventé le genre "policier ethnologique". Pourquoi ? Parce que la plupart de ces ouvrages font en fait parti d'un seul et même cycle. Un cycle de polars contemporains sis aux Etats-Unis. Banal me direz vous ? Et si je vous dis que les deux personnages principaux sont des indiens Navajos, membres de la police tribale de leur réserve et qu'au sein de toutes ces enquêtes, l'auteur nous présente dans le détail et de l'intérieur la culture des Indiens pueblos, bien peu connu par ailleurs ? Il y a une magie dans la plupart de ces romans qui transcende le polar pour atteindre parfois au merveilleux.

Joe Leaphorn, lieutenant de police d'une cinquantaine d'année a pour sa part réussi a faire la part des choses entre les deux cultures. Celle des Navajos d'une part dont il est issu, et celle des blancs qu'il fréquente quotidiennement. Jim chee, son cadet est quand a lui plus traditionaliste et tout en oeuvrant dans le monde des blancs est particulièrement actif dans la préservation et la défense de sa culture Indienne. Souvent ces deux flics mènent des enqupetes séparées et ne font en fait que se croiser. Parfois ils oeuvrent de concert pour certaines affaires.

Chaque titre est l'occasion de découvrir un peu plus les cultures des indiens Zunis, Navajos ou Pueblos au sein de cette Amérique blanche qui a décimée leurs rangs, tenter d'abattre leurs modes de vies et les considèrent comme de citoyens de second ordre. Chaque titre est l'occasion d'approfondir la connaissance de ces peuples, leurs croyances, leurs cultures, leurs espoirs et leurs luttes. Attention toutefois, nous ne sommes pas la dans un cadre manichéen ou l'homme blanc serait le vilain envahisseur et l'indien le gentil spolié. La force d'Hillerman c'est de présenter les choses telles qu'elles sont réellement vécues par les populations de ces terres arides et flamboyantes. Avec de beaux salauds dans les deux camps et bien souvent une volonté de détruire les images d'épinal que nous pouvons avoir sur ces communautés.

Pour aller plus loin je vous conseille d'aller parcourir à l'occasion le dossier que lui consacre le site Le vent sombre.

Quelques titres évocateurs de la série :
- La ou dansent les morts
- Femme qui écoute
- Porteurs de peau
- Dieu qui parle
- Le voleur de temps